profil d'un chesapeake

profil d'un curly

profil d'un flat
profil d'un golden
profil d'un labrador
profil d'un nova

Guide pour épreuves de travail « à la Française » et « à l’anglaise» pour Retrievers

Septembre 2018

Introduction

La FCI a édité un « guideline » en complément du règlement international des Field Trials pour retrievers. Ce guide permet à chacun de se faire une meilleure idée sur le déroulement des épreuves et ses us et coutumes.

Le Retriever Club de France a souhaité en faire de même pour les épreuves de travail « à la Française » et à l’« anglaise». Ce guide a pour vocation d’aider au bon déroulement des épreuves de travail et ne saurait se substituer aux règlements de la FCI et de la SCC.

Les Fields Trials « action de Chasse / Open (CACT ou CACIT) » sont jugés suivant le protocole FCI, les concours « à la Française » et « à l’anglaise » sont jugés, quant à eux, sous le règlement SCC.

Déroulement du concours

Le règlement FCI impose le « passage par rounds » pour les FT Action de chasse / FT Open. Le concept est simple : plusieurs groupes de juges officient et chaque concurrent passe avec chacun des groupes (sauf en cas d’élimination).

Il est difficile d’appliquer ce système sur les épreuves de travail « à la française » et à l’ « anglaise » car un unique juge peut officier. Il est pourtant possible de s’en inspirer.

Un juge peut demander un certain nombre de rapports (1, 2 ou 3) lors du premier passage des chiens puis faire revenir ceux qui sont toujours « dans la course » et poursuivre son concours en redemandant des rapports supplémentaires. Les chiens arrivant à la fin doivent avoir le même nombre de rapports (le chien qui gagne ne peut pas avoir seulement 5 rapports si le second en a 6 (hormis dans le cadre d’un barrage/run off pour définir les premières places)

Un concours doit se rapprocher le plus possible d’une vraie situation de chasse. Les juges veilleront à la sécurité des chiens et tâcheront d’éviter les obstacles dangereux tels que fils barbelés, glace sur étangs, routes non surveillées qui pourraient occasionner des accidents. Le règlement stipule également que l’on ne doit en aucun cas voir la provenance du gibier. Ne pas hésiter à utiliser les cages de pré-lâchers. La pression des associations écologiques rend ce point capital pour le devenir de notre discipline.

Epreuve de travail « à la Française »

L’objectif du FT est de «récompenser les meilleurs chiens, susceptibles de donner la meilleure image de leur race, en particulier par leur passion de la chasse, leur qualité de nez, de marking, d'entreprise, d'initiative et leur aptitude à recevoir un dressage poussé, pour prouver leur efficacité dans leur style ». Il faut tenir compte que la catégorie « à la française » sert souvent d’initiation aux Field Trials, tant pour le chien que pour le conducteur.

Le juge devra donc être pédagogue et bienveillant sans pour autant être laxiste. Il devra chercher à apprécier en premier lieu les qualités naturelles telles que la sagesse, le marking, le nez, la dent douce, l’instinct de chasse, …. Les chiens qui auront fait preuve de cela pourront être testés par la suite sur l’écoute et la dressabilité lors de rapports plus difficiles (ce qui permettra de définir les meilleurs auxiliaires de chasse).

Le Retriever Club de France recommande donc de tester les chiens en 3 étapes :

  • Dans un premier temps : un marking simple pour chaque chien de la battue. Si un chien ne trouve pas son marking, il convient de laisser cette pièce et de faire tirer un autre oiseau pour le chien suivant (afin de pouvoir juger du marking direct). Ne pas trouver l’oiseau n’est pas en soi éliminatoire mais un first dog down sera malgré compté. Une sortie de main sera jugée comme faute éliminatoire.

  • Dans un second temps : battue fixe avec 2 nouveaux rapports par chien. Un chien qui aura fait ses rapports avec des fautes (mineures ou majeures) pourra être stoppé mais conservera le qualificatif acquis (B, TB) s’il a réalisé au moins 2 rapports sans fautes éliminatoires (2 fautes majeures restant éliminatoires).

  • Dans un troisième temps : le juge reprendra tous les chiens « encore dans la course» pour monter le niveau du concours et tester la dressabilité et l’écoute afin d’effectuer son classement permettant de faire ressortir ses meilleurs sujets.

Le règlement permet de présenter sans laisse à la française. Cela n’apportera pas de bonus. Seul le travail sur le terrain comptera (tout en gardant en tête que le règlement stipule à l’article 2 : la laisse ne doit jamais servir, donc être détendue entre maître et chien

Epreuve « à l’anglaise»

Sur ce type d’épreuve, l’organisateur et le juge doivent faire le maximum pour se rapprocher au plus d’une situation de chasse. La notion de de battue et de reprise des chiens est donc ici très importante : un bon chien de chasse doit être efficace toute la journée et non sur 2 ou 3 rapports. Dans le cas où le FT à l’anglaise est jugé par plusieurs juges, il est recommandé d’utiliser le protocole de passage par rounds et il sera bon de l’indiquer aux concurrents à l’appel. Mais le règlement SCC reste appliqué (Eye wipe, First dog down : voir plus bas).

Attribution des titres

 Pour recevoir un CACT, quelque soit la classe, un chien doit avoir réalisé un minimum de rapport et doit avoir accompli une excellente performance. Le Retriever club de France considère que 5 rapports est un nombre logique pour attribuer le CACT. Le juge reste le seul décideur.

Notation

Il est conseillé aux juges d’attribuer à chaque rapport une catégorie A (A+, A°, A. A-), B ou C selon le travail effectué. Il est recommandé de noter chaque rapport et de ne pas faire confiance à sa mémoire. Un concurrent a le droit de demander des explications en fin de concours et le juge doit être en mesure de lui expliquer sa notation.

Il est important de pouvoir lui expliquer les fautes qui lui sont reprochées. Cela permettra également d’annoncer aux concurrents s’ils seront repris plus tard ou non. L’explication doit être brève et concise.

Conduite des chiens

Lors d'une épreuve de travail, les chiens sous les ordres d'un juge doivent rester calmes au poste. On peut accepter qu’ils bougent légèrement si cela s'avère nécessaire pour mieux marquer les oiseaux (et s’ils ne demandent pas l’attention du conducteur). Lors d’une battue marchante, le chien doit marcher au pied sans requérir constamment l’attention du conducteur. Si un conducteur touche ou retient son chien pour le calmer ou l’empêcher de partir, cela sera pénalisé comme si le chien avait commis la faute c’est-à-dire comme s’il avait quitté son poste et entraînera de ce fait l'élimination.

Envoi des chiens

Les juges devront scrupuleusement veiller à ce que chaque chien ait ses chances, dans l'ordre du tirage au sort (les numéros les plus petits toujours à droite). Cet ordre de passage devra être respecté le plus possible. Si toutefois un chien n’était pas disponible, le juge pourra prendre le numéro suivant.

Au cas où le conducteur n’aurait pas eu la possibilité de voir tomber un gibier, le conducteur devra être convenablement renseigné sur la direction et l’emplacement du point de chute.

 

Toute pièce blessée ou supposée telle doit être recherchée et ramassée aussi rapidement que possible et proprement achevée. Il est important d’essayer de ramasser les pièces blessées avant le gibier mort. Il est recommandé d’envoyer « sous le feu » si cela est possible.

 

Pour ce faire, le juge peut déplacer un chien pour le rapprocher du point de chute si l’oiseau blessé est considéré comme trop loin. Il peut se déplacer également s’il y a des oiseaux morts sur la trajectoire de l’oiseau blessé. On ne peut pas demander à un chien de ne pas prendre un gibier sur sa ligne, cela est contre nature. Dans ce cas, le juge prendra l’oiseau ramassé et renverra le chien à nouveau sans compter ce rapport. Si l’oiseau ramassé se situait dans la même zone que celui demandé initialement, le juge peut créditer le rapport.

Cette situation ne s’applique bien évidemment pas si un oiseau est à bonne distance de la trajectoire du chien ou de l’oiseau demandé (désobéissance).

A la fin de la battue, il est important que le juge cherche à ramasser tous les oiseaux restant sur le terrain. Cela peut se faire hors concours avec les concurrents souhaitant le faire.

EYE WIPE

En règle générale, sii plusieurs chiens ont été essayés sans succès sur un gibier, le juge doit aller chercher lui-même. Si la pièce est ramassée par le juge, cela est un eye-wipe pour tous les chiens qui ont travaillé sur cette pièce. Les chiens doivent être envoyés de la même place : même action. Si un concurrent ne parvient pas à mettre son chien dans la zone demandée, il s’agit certainement d’un « manque de contrôle ». Seul le juge (ou les juges) doit effectuer la recherche mais il peut demander des indications aux fusils ou aux rabatteurs.

 

FIRST DOG DOWN

Avant d’envoyer un chien sur un oiseau supposé blessé, le juge doit toujours s’assurer que le chien a eu la chance de l’avoir vu (ou bien qu’il aurait dû le voir). Si le point de chute est trop difficile à situer (buissons devant, haie, trop longue distance etc …), le juge a deux possibilités :

  • soit celle d’essayer malgré tout d’envoyer le chien directement (pour essayer de récupérer le gibier) mais ne pas compter un first dog down au cas où le chien ne trouve pas (on parle alors de second dog down)

  • soit celle de s’avancer afin de contourner l’obstacle (il ne s’agit alors plus de « first dog down » car le chien n’a pas été envoyé tout de suite)

Dans tous les cas, le first dog down et l’eye wipe ne sont que des fautes majeures dans le règlement SCC.

Une faute majeure entraîne la baisse d’un qualificatif et non pas l’élimination. Le chien reste donc dans le concours. Deux fautes majeures sont éliminatoires.

DISTANCES

Il est important de rester dans des distances normales que l’on rencontre en situation de chasse.

Par exemple, dans le cas d’une battue marchante, rester à une distance trop importante de la ligne de fusils ne va pas dans le sens du chien. Une bonne distance doit permettre au conducteur d’aider son auxiliaire sans nécessiter un nombre de commandes trop élevé (qui serait alors associé à une conduite bruyante).

 

Jugements

Un chien avec une aptitude naturelle à retrouver du gibier est un chien qui fait les choses de manière aisée et qui demande le minimum de conduite. C’est habituellement le type de chien qu’un chasseur recherche. Le Field Trial doit conserver cet état de fait.

 

Un bon marking est essentiel pour un retriever, qui ne doit pas déranger inutilement le terrain et le gibier non tiré. Le juge devra avantager le chien qui va droit au point de chute et rapporte aussitôt un oiseau, sans aucune aide de son conducteur. Il doit néanmoins être capable d'obéir et de répondre aux signaux que son conducteur : travail à l’aveugle ou besoin d’aide sur son marking. Intervenir sur un marking n’est pas une faute en soi même. L’objectif reste l’efficacité et une intervention du conducteur peut à juste titre empêcher le chien de perturber le territoire.

 

Qualités recherchées

Calme, aptitude naturelle à retrouver du gibier, bon nez, qualité de marking, conduite sobre, style, rapidité à ramener le gibier, contrôle, bonne recherche et remise en mains.

Rapports

Un rapport parfait est rapide (prise et retour) avec une parfaite remise en main. Le conducteur ne devra pas arracher ou tirer la pièce de la bouche de son chien. Les juges devront faire la différence entre un chien qui déposerait sa pièce pour assurer sa prise et celui qui la laisse tomber montrant un rapport mou et peu efficace. Si le chien accroche le gibier dans une ronce ou si le gibier lui échappe de manière involontaire, il convient de laisser le bénéfice du doute au chien. Si le chien « rengueule » plusieurs fois sur le retour, il faut alors pénaliser le rapport car « négligé ».

 

Tout gibier devra être examiné pour vérifier qu’il n’y a aucun signe de «dent dure», ce qui est une faute éliminatoire. On parle de « serrer » le gibier : cage thoracique écrasée. Il convient de laisser le bénéfice du doute au chien : l’oiseau a pu tomber contre une pierre ou un arbre lors de sa chute. Si le chien a dû traverser des ronces, il a peut-être été obligé de tirer le gibier accroché, …

 En cas de doute, le conducteur peut avoir la possibilité d'examiner la pièce endommagée, en présence des juges, mais leur décision sera sans appel.

  

Conclusion

Une épreuve de travail (que ce soit à la française, à l’anglaise ou en Action de chasse / FT open) se doit de représenter au mieux une vraie situation de chasse. Il est primordial d’apporter le plus grand soin à l’organisation des battues. Il convient de ne pas demander aux chiens ce que l’on ne ferait pas un jour de chasse : difficulté des rapports, distances. Il est important de toujours juger dans le sens du chien et de lui laisser le bénéfice du doute.

Les concurrents doivent être certains que leur chien est prêt pour ce type d’épreuve par respect pour les juges, les organisateurs et les autres concurrents. Dans le cas contraire, ils ne doivent pas engager dans ce type de concours.

La SCC porte une attention particulière au bien-être animal (la correction physique, y compris en dehors du concours, en fait partie) et Il faut défendre au maximum l’éthique de la chasse. L’avenir de nos disciplines en dépend.